Episode 2

Si vous suivez un peu Kessadi, vous avez peut-être découvert notre première destination : Pondicherry. Dans le premier article, je vous expliquais très rapidement les raisons qui nous ont poussées à partir mais aussi ce qu’était la vie à Pondicherry. Après avoir passé un peu plus de trois mois dans l’ancien comptoir français, on a essayé de tout faire re-rentrer dans nos sacs à dos et on est parti petit à petit vers le Nord de l’Inde. Aujourd’hui, je vous propose la suite de nos aventures indiennes. La seconde étape du périple est composée de 3 villes : Auroville, Chennai et Hyderabad.

Auroville, une communauté un peu particulière

A 10 km au Nord de Pondicherry, dans l’Etat du Tamil Nadu, se trouve Auroville. C’est une communauté un peu hors du commun. Ce n’est pas une ville. C’est un rassemblement de personnes (plus ou moins 2000) qui vivent de manière différente, sans religion mais dans une certaine spiritualité. Auroville est aussi un centre innovant dans les domaines scientifiques (avec la permaculture par exemple), mais aussi dans le domaine de l’éducation. Bon, ça c’est un résumé gentil de ce qu’est Auroville. Quand on a préparé notre voyage, on a trouvé que c’était une secte. On y est allé pour voir si c’était vrai et pour voir en vrai ce que ça donnait. Euh… On est assez contents d’en être partis.

A dire que c’est une secte, je n’irai pas jusque là. Je n’ai généralement aucun soucis avec la spiritualité et depuis que je suis en Inde, je suis même réconciliée avec la religion (mais je ne vais pas aller à la messe pour autant, hein!). Bref, là, c’est un mélange bizarre. Auroville a été créé en 1968 par une française qu’on appelle « La Mère » suivant les préceptes de Sri Aurubindo, un philosophe et guru vivant à Pondicherry. Les paroles de « la mère » se retrouvent un peu partout dans Auroville et rapidement quand on parle un peu plus longuement avec un Aurovillien, le sujet de « la mère » arrive sur le tapis. Sans parler de secte, j’ai un peu le sentiment qu’Auroville est la solution pour des gens un peu paumés et à la recherche de spiritualité. Why not, on n’était pas spécialement venus pour ça. (Et si tu veux l’histoire d’Auroville, tu peux la trouver sur mon blog en moins politiquement correct!)

On avait envie d’être curieux, de découvrir un tas de choses sur les intérêts qui nous animent (l’éducation, la permaculture…). On avait envie de voir ce que c’était de vivre en communauté. Et éventuellement faire un peu de yoga, mais c’était très optionnel. Ca tombe bien, parce que c’est la seule chose qu’on aurait pu faire. J’ai passé mon tour, parce que le yoga en anglais à 8h30 du matin, je ne m’en sentais pas capable. Après la vie en communauté à été compliquée. Il y avait de nombreuses règles, certaines avaient du sens (laisser les chiottes propres) mais n’étaient pas très suivies. D’autres règles nous semblaient plus difficiles à tenir : la cuisine qui ferme à 21h (ouais mais si tu commences à faire à manger, un vrai repas, à 19h, à 21h c’est à peine l’heure de la vaisselle). Et le must : à 22h, plus un bruit. Il était fortement conseillé d’être au lit. Ca doit convenir à la majorité des Aurovilliens qui ont une moyenne d’âge de 65 ans bien tassés. Mais pour nous ce fut un chouïa plus compliqué. Heureusement, on a trouvé dans notre guesthouse d’autres rebelles comme nous : 2 françaises et une italo-indienne. On a bien rigolé ensemble lors de notre séjour. Mais nos rapports avec le reste de la communauté ont été quasi-nul ! Enfin, en ce qui concerne notre curiosité plus vaste, là aussi ce fut tristement un échec. On a rien vu. On a été malade une bonne partie de la semaine à cause des courants d’air qui traversaient ce qui nous servait de chambre. Et le reste du temps, on n’a pas été spécialement invité à assouvir notre curiosité. Les Aurovilliens restent entre eux. Voilà, voilà !

Bon, il faut relativiser, Auroville n’est pas qu’un tableau hypocrite et renfermé sur lui même. C’est un lieu verdoyant et calme. (Et en Inde, le calme, ça ne se trouve pas à tous les coins de rues). On a vu des tas d’oiseaux, des mangoustes. Flo a même vu une mangouste dégommer un serpent. Bref, si vous aimez la nature, ça vaut le coup d’y aller une journée pour découvrir.

Chennai, la première grande ville que nous visitons en Inde

Comme à Auroville on avait du wifi de manière aléatoire, on a un peu galéré pour réserver la suite de notre voyage. On a donc fait un passage par Chennai. On a fait notre baptême de bus gouvernementaux. Ca ne coute pas cher, mais c’est folklo. A Chennai, on devait y rester 2 nuits, on y est resté 5 au final. Un chouette Air Bnb suivi d’un petit hôtel sympa. Ca nous a permis de visiter deux quartiers différents. On n’est pas des grands fans de cette ville. C’est une grosse ville (la capitale du Tamil Nadu, anciennement Madras). Architecturalement parlant, ça ne casse pas des briques : beaucoup d’immeubles, beaucoup d’immeubles en constructions. Il faut se perdre dans les petites rues pour trouver l’Inde traditionnelle, celle qui vit dehors, celle avec qui on a des contacts facilement malgré la barrière de la langue. On a testé le Mac Do : pas de bœuf du tout, pas de Big Mac qu’on connait tous, mais le chicken Maharajah Mac… C’est différent de ce que l’on a en France (y’a du piment dans le hamburger, dans la normale!)

Notre séjour a été terni de deux manières. La première c’est la galère rencontrée pour réserver notre train vers Puri. On a perdu beaucoup de temps pour pas grand chose. On a fini par faire appel à une agence au final. Mais là, c’est mignon par rapport à ce qui nous a attendu ensuite ! Nous sommes arrivés à Chennai dans une période tendue de grèves et de manifestations. La PETA faisait pression sur le gouvernement du Tamil Nadu pour interdire Jallikatu, une fête traditionnelle dans le Tamil Nadu avec un taureau. Et forcément, les habitants voulaient conserver cette tradition. Pour nous, ce fut très très très compliqué. On a voulu aller à la gare. Aucun transport n’y allait, ni Uber, ni les bus, ni les tuctucs. On est donc partis à pieds, pour 6km, en plein soleil. Et pour la faire courte, on s’est retrouvé dans une émeute. Folklo ! Si tu veux plus de détails, j’ai déjà écrit un article plus complet sur Chennai sur Cocon. On a réussi à arriver à l’heure à la gare. On a un karma un peu limite, parce que malgré tout, on n’a pas eu notre train. Il avait été partiellement annulé ! Yeahhhh ! Bref, le lendemain, on a pris l’avion. Ca coute plus cher, mais c’est clairement plus efficace !

Puri, petite ville côtière à Odisha

On a donc pris l’avion, deux en réalité, et nous sommes arrivés à Bubhaneswar, puis un taxi pour faire 60 bornes et nous sommes enfin arrivés à Puri. On a donc changé de région et petit à petit on se rapproche du nord, tranquillement. D’ailleurs Puri est notre dernière étape en Inde du Sud ; Et pour être honnête, Puri c’est assez top. C’est une petite ville de 200 000 habitants. Il y a la mer. La plage est vivante. C’est une ville sacrée aussi. Les hindous viennent en pèlerinage pour visiter le temple Jagannath, un « avatar » de Vishnou. Ce temple est d’ailleurs interdit au personnes qui ne sont pas hindoues. C’est un peu ce qu’on regrette ici, parce qu’il y a plusieurs temples comme ça. Mais bon, on en a d’autres à voir. Si un jour vous avez l’occasion d’aller à Puri, vous y verrez de nombreux moines. C’est un lieu de culte important aussi bien pour les hindous que pour les bouddhistes. Il y a quelques temps, c’est à Puri qu’on conservait une dent de Bouddha en relique – maintenant elle est au Sri Lanka.

Par ailleurs, on a beaucoup aimé se promener dans les petites rues derrière la plage. C’est un peu ce qu’on avait imaginé de l’Inde avant de venir : des rues étroites et tortueuses, les égouts cradingues et à ciel à ouvert, les gens assis sur le pas de la porte, les façades colorées, les dessins sur les façades… Et of course, tout un tas d’animaux qui vivent dans les rues. On a croisé beaucoup de taureaux, d’ailleurs ici ils sont super zen ! Et on a croisé des singes !!!! (danse de la joie) Tu sais que tu es bien en Inde quand les singes vivent en ville en liberté !

Puri est une chouette ville, agréable vivante. Il y a de jolies choses à faire gratuitement. Il y en a d’autres pour lesquelles ça vaut le coup de mettre un peu d’argent, comme visiter le Konark Temple à une trentaine de kilomètre. On a des copains qui ont fait du bateau sur un lac pour voir des dauphins. Ca ne nous intéresse pas trop, on n’est pas certain que les dauphins soient en liberté… Passons !

Je vous laisse comme d’habitude avec quelques images de ces trois villes indiennes ; J’espère que cela vous permettra de voyager un peu avec nous et je reviens vite avec l’épisode 3 de notre périple et cette fois-ci, on sera dans le nord de l’Inde.

Crédit photos : photos personnelles