Pour ce premier volet d’une série d’articles consacrés au handicap, j’ai choisi de vous parler de l’accessibilité en France et dans le Dunkerquois. Quelles sont les choses qui ont été faites ? Quels sont les problèmes rencontrés par les personnes intéressées ? Quelles solutions envisageables ? On fait le point…
UNE LOI SANS CESSE REPOUSSÉE
Instaurée en 2005 et initialement prévue pour une application au 1er janvier 2015 délai maximum, la loi sur l’accessibilité des lieux publics aux personnes handicapées est constamment repoussée. A ce jour moins de la moitié des structures publiques seraient dotées d’aménagements pour les PMR (ndlr: Personne à Mobilité Réduite). La loi de par son report, laisse encore des délais de 3 à 9 ans aux entreprises en fonction de leur taille pour équiper leurs locaux.
Rampes automatisées dans certains commerces et bureaux, guichets bas, transports accessibles et rehaussement des trottoirs. Depuis quelques années, des aménagements spécifiques ont été déployés afin de faciliter l’intégration des personnes en situation de handicap. Dernier exemple en date, des bandes contrastantes pour les personnes déficientes visuelles ont été posées à la gare de Dunkerque.
DES PROBLÈMES PAS TOUJOURS PERCEPTIBLES
Malgré les efforts fournis, force est de constater que de nombreux problèmes existent encore et n’ont pas à ce jour de solutions malgré les différentes demandes des associations et des particuliers. Que ce soit l’accessibilité dans les commerces, certains bâtiments publics non équipés de rampes ou d’ascenseur, ou même dans des salles culturelles, être en fauteuil roulant relève bel et bien du parcours du combattant.
Portes et trottoirs trop étroits ou déformés, bureaux administratifs ou salles accessibles uniquement par escaliers, tables et guichets trop hauts, et le pire est quand une personne en fauteuil roulant désire voir un concert cela est quasiment impossible…
Très peu d’organisateurs pensent à réserver un espace adéquat pour les personnes à mobilité réduite, quand elles ne sont pas parkées dans un coin de la salle entourées de barrières avec une visibilité quasi nulle, sauf pour un contorsionniste. Pour avoir vécu la situation plus d’une fois, pensez qu‘une personne en fauteuil ne peut pas forcément bouger si un obstacle lui bouche la vue (enceintes, gens ou bas de scènes), pour mieux comprendre à quoi je fais allusion, je vous propose de vous mettre à genoux, cela vous donnera une petite idée du problème !
Seul un espace dédié surélevé lors des concerts permettrait à ces personnes de profiter elles aussi du spectacle. Malheureusement, pour le moment, le problème est lattant, peut être que le fait que des PMR viendront éventuellement lors de l’événement organisé n’est pas pris en compte lors des manifestations. À chaque fois que nous allons voir les agents de sécurité ou les organisateurs de spectacles leur demandant si un espace est prévu pour les « fauteuils », la même réponse redondante est dite. « Je ne sais pas, je vais demander, je ne peux rien faire… » et au final le temps passe et rien n’est fait.
À la personne handicapée de se débrouiller seule pour se frayer un chemin, trouver un petit endroit pour ne pas étouffer dans la foule et éventuellement entrapercevoir le spectacle si la chance pointe le bout de son nez. J’ai pris les concerts à titre d’exemple mais cela n’est pas exclusif. Je pourrais citer aussi les tables de restauration qui parfois sont à hauteur de géant et aucun aménagement prévu alors qu’une simple table basse suffirait. Les poubelles trop hautes ou les obstacles comme des panneaux ou des arbres au milieu des trottoirs peuvent être également problématiques.
Bref beaucoup de choses sont encore à améliorer au niveau de l’accessibilité mais surtout à comprendre afin de pouvoir intégrer parfaitement des personnes qui par leur courage et leur combativité ne demandent qu’une chose. Le respect.
Crédit photos : Pixabay – Photos personnelles