L’a-traktion du vendredi 13 mai où comment je me suis retrouvée bénévole pour un Festival ?! A l’origine, ce n’était pas pour les beaux yeux de l’asso, mais plutôt pour ceux de son Président, rencontré quelques semaines auparavant. Une amie ayant déjà vécu l’expérience l’année précédente, m’en avait fait un retour positif : L’ambiance, les rencontres et le bon son. Leur créneau : la musique électro. Le nom de cette soirée était-il prémonitoire et ce vendredi 13 allait il me porter chance ?

A l’affiche

DJ V.i.n.c.e qui mixait dans les années 90 à l’H2O et qui allait sûrement me faire voyager dans un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ! Bref, tous les ingrédients étaient réunis pour me guider vers une soirée 3 étoiles !

Arrive le jour J

11h20 sms du Président de l’association Electro-libre : « Pensez à prendre de quoi vous couvrir ce soir. Comme disait Tino Rossi : Dehors, tu vas avoir si froid, c’est un peu à cause de moi ». 18h02 : « J’insiste le vent sera terrible ce soir. Prenez des vêtements chauds, voir des gants ! ». Et c’était peu de le dire à notre arrivée vers 19h.

Deux choses me sont alors venues à l’esprit : combien de désistements avant et pendant la soirée parmi les bénévoles ? Et vu les conditions météorologiques défavorables, je ne serais sûrement pas débordée pour ma première au bar !! Oui je sais, cette pensée n’est pas cool et je me suis bien gardée de le dire à voix haute. Le but étant d’offrir la meilleure soirée aux festivaliers et de ne pas décourager les troupes. Mais ce que je n’ai pas dit, c’est que signer pour être bénévole est une chose, assurer derrière en est une autre. C’est plus fort que moi : j’ai toujours eu le trac des artistes avant de monter sur scène. Quand on t’annonce que le terrain peut accueillir 500 personnes, à cet instant tu te dis : « ah ouais quand même ! Ce n’est pas la petite soirée ! ».

21h

Avant toute chose, il faut reconnaître que l’asso n’avait pas lésiné sur les moyens. Une scène digne d’un concert de rock, s’offrant totalement à Dame Nature. Photo de la situation : les rafales de vent ont eu raison des bénévoles les obligeant à retirer toutes les bâches, non sans mal. Ça vous plante le décor ! 1 seul désistement et 26 téméraires aux postes stratégiques de la soirée : bar, billetterie, tickets boissons, questionnaires et accueil artistes. C’était plutôt une bonne nouvelle même si au fond de moi je me disais qu’au final nous serions peut-être en surnombre. Je sais, toujours pas cool, c’est mon côté verre à moitié vide. La responsable de bar nous explique le mode d’encaissement utilisé : Pas d’espèces au bar, uniquement des cartes boissons préalablement achetées.

22h

La soirée commence. Personne sur la piste, à l’exception de deux bénévoles encourageant ainsi le Dj à affronter le climat inhabituel pour un mois de mai.

23h

Alors que la jauge du public atteint difficilement 40 clubbers, la pluie vient s’ajouter au vent tous deux orientés vers la scène. De ce fait, les DJ et le matériel se retrouvent trempés en 10 minutes. (Je précise que les premiers DJ jouent sur clé USB, c’est important pour la suite). Matériel électrique et eau ne faisant pas bon ménage, les plombs sautent vers 23h30. La décision de continuer à jouer ou d’annuler l’événement fait son chemin dans la tête des organisateurs. Des festivaliers commencent à se présenter à l’accueil afin d’être remboursés, ce que décide de faire l’association en s’excusant pour les désagréments. Gardant en toutes circonstances le sourire, le responsable ajoute même: « qu’il s’agisse d’un problème relevant d’une panne matérielle, de personnel, d’intempéries ou encore d’un acte de malveillance : Electro Libre vous rembourse !! « Ta ta ta la » en quatres notes Do, Sol, La, Mi, vous savez ? L’air chanté par cette voix reconnaissable entre mille, et diffusée sur les quais des gares.

Avouez que c’est une chose inhabituelle pour des organisateurs de soirées, non ?! La question de déplacer le matériel au niveau du bar commence à émerger mais certains jugent cela impossible.

00h10

Alors que Stef Urko est en train de mixer, un nouveau problème se pose : Urko mixe avec des vinyles, vous vous souvenez ? La différence entre une clef et un vinyle ? Le vent s’engouffre entre la platine et le disque, le faisant sauter. Résultat : Impossible pour lui de mixer dans ces conditions. Un DJ qui ne peut pas jouer, la pluie qui continue de tomber, un public pourtant grandissant aggloméré sous le seul espace abrité du site : La décision est prise de déplacer un minimum de matériel au bar et de continuer la soirée pour les plus intrépides.

Et là, vous voulez que je vous dise ?

C’était la p’tite soirée comme je les aime. A la roots ! Fédératrice, intimiste, bon esprit, avec son lot de surprises. Ces intempéries et aléas sont vite oubliés au regard de l’expérience humaine et musicale que l’on vit. On fait partie de la grande famille des bénévoles pendant quelques heures. Tous dans la même galère bravant les lois de la nature, avec cette envie de partager et d’offrir une soirée mémorable, tant aux festivaliers qu’aux membres de l’association.

Bilan

Des rencontres avec des gens différents de ceux que l’on croise au quotidien. Côté festivaliers, il y a ceux qui sont contents d’être là. Certains te choisissent comme barmaid d’un soir. Il y a les séducteurs, grand sourire, clin d’œil et numéro de téléphone au dos du ticket boisson. Côté bénévoles, il y a l’opportuniste qui en fait le moins possible, le surexcité derrière le bar, qui visiblement semble s’être trompé de côté, celui qui aime bien tchatter avec les festivaliers. Ou à l’inverse celui qui se donne à fond et qui assure quoi qu’il advienne. Je l’appelle le Pilier. Je vous entends déjà ! Je ne parlais pas de celui qui vide le bar, mais celui qui le gère !

Un public enthousiasme, du bon son, des moments de stress et de rigolade causés par ce climat d’incertitudes, en deux mots : Sweet memories.

Ai-je oublié quelque chose ? Ah ! oui, c’est vrai : Souvenez-vous de ma première motivation.

J’ai eu la chance d’y trouver mon amoureux. A-traktion du vendredi 13, était-ce le nom d’une soirée prémonitoire ?

Crédits photos : Electro-Libre