En pleine crise du #Coronavirus – COVID-19 en France, le confinement forcé met le pays en pause. Cette pause nous permet de constater que le gouvernement ne semble plus guère suivre l’intérêt général du peuple. Les comportements égoïstes et / ou malsains sont mis en perspective. On voit aussi de nombreuses actions positives et bienveillantes. Mais cette pause nous interroge également sur nos propres pratiques liées au changement climatique. Quelles leçons pouvons nous en tirer ?
Des choix coupables
David BAILLEUL, maire réélu de Coudekerque-Branche, a déclaré sur son site que des membres de son équipe municipale ont contracté le coronavirus lors du premier tour des élections municipales le 15 mars derniers. Cette déclaration montre que la décision gouvernementale de maintenir le premier tour de ces élections était une (énième) erreur.
Ce gouvernement, qui s’est attelé à détruire les différents services publiques, dont le système de santé, a commis de nombreuses erreurs depuis le début de cette crise : aucune préparation des stocks de masques et gels hydroalcooliques, alors que la ministre Agnès Buzyn le savait. Maintien du premier tour pendant le confinement, démission de cette même ministre en pleine crise, nombre de tests COVID-19 insuffisants, retard de la mise en place des mesures pour faire passer une loi avec le 49-3, annonces contradictoires sur le port du masque, ou la chloroquine, choix de fermer les marchés au détriment des supermarchés, et au profit des grandes enseignes.
Bref, de nombreuses erreurs, qui en appelleront certainement d’autres avant la fin de cette crise. Crise qui met en exergue les défaillances de ce gouvernement. Crise qui nous montre que ce gouvernement n’est pas prêt à affronter une guerre de ce type. Et que son seul intérêt s’oriente vers la finance, et la caste des très-riches comme l’affirmait François Hollande lui même !
Outre ce gouvernement défaillant, et qui ne montre absolument pas l’exemple, de nombreuses attitudes malsaines se sont révélées dans cette ambiance de stress. De nombreux français se sont empressés de vider les stocks de pâtes, ou de papier toillette dans les grandes surfaces. Qui ne respectaient pas le confinement, au moins au début. Des français moins nombreux qui volent dans les hôpitaux, dans les pharmacies, dans les véhicules des personnels de santé. Ou qui leur demandent de déménager pour protéger les habitants de l’immeuble !
En même temps, ce gouvernement ne montre pas l’exemple en réagissant constamment après coups, au lieu d’anticiper. Gouvernement qui s’attelle depuis des années à détourner l’argent public au profit de la classe des « très riches ». Attitude qui ne peut forcement entraîner que le chacun pour soi !
Des attitudes positives
Heureusement face à toutes ces agressions, des personnes gardent leur sang froid et montrent leur dévouement ou leur charité. Commençons par les personnels de santé, qui avec des salaires en baisse depuis des années pour la plupart, continuent de se dévouer corps et âmes. Certains y ont même laissé leurs âmes. Viennent ensuite les particuliers et les entreprises, qui donnent de leur temps, qui travaillent sans compter, ou qui donnent du matériel médical pour palier à la pénurie. Je pense à ces personnes qui fabriquent des masques de façon artisanales ( comme vanessa 😉 ), à ces vendeuses de supermarchés, aux livreurs, toujours là malgré leur salaire de misère, et qui improvisent des mesures de protection face au virus. J’entendais quelqu’un dire justement : « Dans cette crise, ce sont les personnes les plus mal payées, qui sont les plus utiles ! ».
N’oublions pas la collecte en mairie du matériel médical. La fabrication de protection visage par imprimante 3D. La fabrication de gel hydroalcoolique. L’entraide entre voisins ou avec ses proches. L’aide aux devoirs, et dans un domaine plus joyeux : les cours universitaires et l’accès aux manuels scolaires gratuits. Les visites de musées virtuelles. Les cours de sport ou de yoga gratuits. Les vidéos drôles ou de musique qui font du bien. Ce que j’aime chez la majorité des français : nous sommes des râleurs, mais nous avons grand cœur et sommes toujours à la recherche de solutions dans la débrouillardise.
Un grand bravo donc à toutes ces personnes qui œuvrent chaque jour, sans en faire publicité. Ma gratitude est plus mesurée quand une entreprise comme LVMH annonce publiquement qu’elle va pouvoir fournir des millions de masques, grâce à son réseau. Déjà, comment un grand groupe parvient à faire fabriquer des masques ou solutions hydroalcooliques, quand un état n’y arrive pas ? Ensuite, ces grands groupes, dont les patrons sont des spécialistes de l’évasion fiscale, ne font-ils pas ces bonnes actions parce qu’ils se sentent coupables, quelque part, des millions d’euros placés dans les paradis fiscaux ? Cela contribuant au dépouillement des services publics, dont le système de santé. Attitude d’autant plus criminelle.
Merci encore à toutes ces personnes qui s’efforcent de sauver des vies face à ce virus et cette situation inédite. Mais est-ce que le système de santé français va devenir comme la malnutrition (avec les restos du cœur), un problème géré et organisé pas des associations et le soutien de généreux donateurs ? L’avenir nous le dira.
Les leçons à tirer
L’un des problèmes majeurs, soulevé avec cette crise, est celui de la mondialisation. Peut-on encore aujourd’hui face à cette crise inédite (et aux futures), continuer à compter sur des fabricants situés à des milliers de kilomètres ? Ne faut-il pas relocaliser ces entreprises d’utilité nationale ? Ceci alors qu’il y a encore quelques temps ces entreprises étaient encore sur le territoire français ? Cf. l’article de Reporterre sur l’entreprise Sperian. D’ailleurs, ne serait-il pas logique de relocaliser l’ensemble des entreprises dont les produits sont consommés en France ? Face au dérèglement climatique, pour relancer l’emploi et l’économie locale, ne faut-il pas imposer un modèle des circuits les plus courts possibles. Ne faut-il pas plusieurs petites entreprises réparties sur tout le territoire ? Plutôt qu’une seule grosse qui va faire rouler beaucoup plus de camions, polluer beaucoup plus, dégrader les routes beaucoup plus, etc ?
Cette crise a au moins le mérite de reposer la question de la Nationalisation. Elle montre à l’Etat l’importance de certaines entreprises comme Air France, la SNCF, EDF, qu’il serait suicidaire de laisser complètement aux mains d’entrepreneurs privés. Surtout lorsque l’on voit qu’en cette période de crise, les entreprises européennes s’apprêtent à verser des dividendes records. L’économiste atterré Dany Lang propose même de suspendre les dividendes pour recapitaliser les banques et soutenir l’économie. Mais pas sûr que nos décideurs lobotomisés à l’ultra libéralisme soient de cet avis !
Outre le personnel de santé, cette crise met en évidence l’importance des différents fonctionnaires d’état, comme les profs par exemple. Ils ont du assurer une « continuité pédagogique » alors qu’ils n’ont reçu aucune formation, ni eux, ni les élèves. Certains parents ont même appeler à augmenter considérablement leur salaire, au vu des difficultés qu’ils avaient à s’occuper de leurs seuls enfants. Idem pour la police qui enchaîne les crises, non sans difficultés. Et bien sûr les nombreux personnels de santé, qui manifestaient, depuis déjà un moment, pour leurs mauvaises conditions de travail. Cette crise a montré qu’ils avaient une véritable « profession à risque ». Comme les pompiers, mais dont on a déclassée la qualification pour des raisons budgétaires ! Les suicides des uns et des autres ont souligné cette triste réalité. Mais là encore j’ai peur qu’une fois la crise passée, les louables intentions ou discours de nos décideurs, risquent de passer aux oubliettes.
Le système de l’alimentation doit également être remis en question. Les grandes surfaces ont montré qu’elles n’étaient peut être pas le fournisseur unique sur lequel il fallait compter pour son alimentation. Non seulement elles n’ont pas su répondre au phénomène de panique de la population. Peut être auraient-elles du imposer dans ce cas un rationnement des produits juste après l’annonce du confinement et pas une semaine après. Mais aussi parce que les grandes surfaces sont certainement un des vecteurs principaux dans la propagation du virus pendant le confinement. En effet, elles restent un des rares endroits où les français se rendent régulièrement pendant le confinement.
Leur fonctionnement est basé sur les flux tendus avec de nombreux transports logistiques, sur la politique du meilleur prix imposant d’aller chercher des produits aux quatre coins du monde, sur la capacités des produits à rester longtemps en rayon avec du coup de nombreux conservateurs. J’en passe et des meilleures comme la déshumanisation des surfaces, ou les salaires extrêmement bas. Bref tout cela n’amène en rien à consommer des produits bruts, de qualité, basés sur des circuits courts et bien meilleurs pour la santé, comme pour les défenses immunitaires. Là encore, l’interdiction des marchés au profit de ces grandes surfaces est une occasion ratée de renvoyer les français vers une source d’alimentation de qualité. Les circuits courts sont une nouvelle fois fortement handicapés par les décisions gouvernementales. Espérons simplement que les français prennent conscience de cela et s’orientent naturellement vers ces circuits courts.
Face à toutes ces questions, ne faut-il pas laisser le peuple répondre aux questions qui les concernent directement, plutôt que de compter sur quelques décideurs soumis aux pressions des lobbyistes les plus puissants. Après la crise des gilets jaunes, cette question risque aussi de revenir sur la table des débats .
Auteurs contributeurs : Deborah Bolleman, Jessica Douay, Le Druide, & Maurice Pol.
Crédits photos : doctissimo.fr