Il est barbu, habillé de rouge, il adore les enfants, et pourtant il n’est ni le Père Noël, ni Saint Nicolas … Partons à la découverte d’une tradition et d’un personnage haut en couleur.

L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINE

Saint Martin« Mais c’est un peu tôt pour le Pêre Noël !? », »Oh ! C’est Saint Nicolas ! »…

Voici quelques unes des remarques que j’ai lues, amusée, après avoir posté sur un célèbre réseau social des photos de la fête de la Saint Martin !

Il faut dire que ce personnage avec sa longue barbe blanche et ses lunettes a des airs du gentil Monsieur en rouge de nos fins d’année.

Lui aussi apporte des cadeaux aux enfants (sages), cependant pour sa part, des cadeaux gourmands, mais ça je vous en reparlerai dans la suite de cet article.

Qui est Saint Martin ? Qu’a t-il fait ? Et pourquoi ne le célébrons nous uniquement dans certaines régions ? Retour sur son histoire…

SAINT MARTIN, UNE VIE D’ALTRUISTE

Martin_Candes_tableauTout d’abord, comme son nom ne l’indique pas, Saint Martin de Tours (de son vrai nom), est Hongrois, né dans la ville de Szombathely en l’an de grâce 316 ou 317, selon les historiens, et est mort à Candes, en France cette fois, en 397…

Fils de militaire, il se retrouve enrôlé dans l’armée contre son gré dès l’âge de 15 ans, cependant Martin profondément altruiste, n’aime guère les combats et l’esclavage dû à son rang…C’est en 338, à Amiens, que l’histoire de celui que l’on appelle encore Martin, commence à prendre forme, lorsque un soir d’hiver, il partagea son manteau avec un miséreux, en lui offrant sa doublure, ayant d’ores et déjà distribué son salaire aux plus nécessiteux, il a alors 18 ans. La nuit suivante, le Christ lui apparut en rêve avec sa doublure, ce qui le conforta dans ses idées profondes…

Après avoir quitté l’armée en 356, il rejoint la ville de Poitiers où il devint exorciste, prônant sa religion dans plusieurs villes conflictuelles où il fut pourchassé puis exilé.

En 360, il revient à Poitiers où il acquit l’Abbaye de Ligugé. Pendant les 10 années qui suivirent, il accomplit plusieurs miracles, et obtint par le peuple le titre de Saint.

Le 4 juillet 371, adulé par ses fidèles qui l’enlevèrent, il devint contre son gré, Évêque de Tours !

Après avoir construit l’Abbaye de Marmoutier, il part à dos d’âne, accompagné de ses moines et ses disciples, dans les campagnes, prôner sa foi auprès des paysans et du bon peuple…

Il mourut le 8 novembre 397, à Candes sur Loire, épuisé après un énième voyage.

Son corps fut subtilisé aux Poitevins pour être reconduit à Tours par le fleuve ou il fut enterré le 11 novembre 397.

L’ÂNE PERDU, ENTRE TRADITION ET GOURMANDISE

Surtout fêtée dans la Flandre mais aussi en Alsace, en Belgique, en Allemagne, en Autriche et aux Pays-Bas, le 10 novembre, la Saint Martin, est avant tout une fête joyeuse et conviviale à l’instar d’Halloween dont elle est un peu la petite sœur, puisque issue de la même tradition Païenne, la fête de Samain.

Et l’âne dans tout ça ?

Pour la petite histoire, Saint Martin parti prêcher sa foi sur la côte flamande, perdit  son âne alors qu’il essayait d’évangéliser des pécheurs d’un modeste village connu plus tard sous le nom de…Dunkerque !

Une fois le soleil couché, tous les enfants des environs vinrent accompagnés de lanternes et lampions sculptés dans des betteraves à sucre , aider Saint Martin à  rechercher la pauvre bête égarée. Il le retrouvèrent dans les Dunes mangeant tranquillement des chardons et des oyats !

Afin de récompenser les enfants de leur aide précieuse, Saint Martin transforma avec sa canne, toutes les crottes de l’âne, en brioches que l’on appellera plus tard Folards, Voolaeren, Coquilles ou Craquendoules.

C’est cette mésaventure que nous reproduisons tous les ans, au son des tambours, en l’honneur de Saint Martin, au terme de la recherche de son célèbre compagnon l’âne, d’un concours de lanternes et de la distribution d’une orange et d’un Voolaeren à chaque enfant ! Le tout dans la joie et la bonne humeur !

LA CHANSON DE SAINT MARTIN

Chantée gaiement par les enfants lors de leurs recherches…

Saint Martin

Boit Du Vin

Dans La Rue Des Capucins

Il A Bu La Goutte

Il A Pas Payé

On L’a Mis À La Porte Avec Un

Coup D’balai

Et pour les petits (et grands) gourmands, la recette des Voolaeren en cliquant ici.

Sources : Wikipédia, Herodote . Crédits photos: Majucule Demey, Vivement NoëlMaxeville, Laetitia De Rantère